Il/elle vous a quitté(e) : était-ce de l’amour ou de la dépendance émotive ?
Vulnérable sans l’autre, vous voilà à la merci de toutes les émotions négatives : vous êtes persuadé que tout est de votre faute, l’autre est parti à cause de vous, il y a tant de choses que vous auriez dû faire ou pas dû faire et il/elle serait resté(e). Faux ! Rien n’aurait changé le cours des choses. De quoi vous sentez-vous coupable ? De ne pas avoir été encore plus son esclave ? Si vous ne l’avez pas trompé, volé, bafoué, si vous avez juste été vous-même et que l’autre vous a quitté quand même, c’est simplement parce qu’il/elle ne vous a jamais aimé et non parce qu’il/elle ne vous aime plus. Ouch ! Ça fait mal, je sais, mais c’est pourtant la vérité. Certes, il/elle a cru vous aimer et vous aussi, mais vous étiez simplement en dépendance affective et émotive.
Votre relation ne reposait que sur votre degré de névrose respectif : vous étiez au même niveau, névrotiquement attaché l’un à l’autre. Imaginez une échelle de Richter allant de 1 à plus de 10 : vous étiez au même niveau. C’est ainsi que les extrêmes s’attirent… leur seul point commun étant l’enfant intérieur terrifié qui s’accroche à un autre enfant terrifié au même degré. Bien sûr, il arrive que vous ayez d’autres points en commun, mais de nombreux points de désaccord. Avec Jules, le premier conjoint, j’avais les chevaux en point commun (en dehors de la névrose à environ 9 sur l’échelle de Richter !) et avec le deuxième, Jim, c’était les chiens et un beau 9 aussi ! (cf « Le syndrome de Tarzan » Béliveau éditeur). Moi aussi, j’ai profondément cru aimer : j’ai acheté une maison avec Jules, en fin août 1993, me suis mariée fin septembre 1993, suis tombée enceinte le matin de la nuit de noces, mais trois semaines après le mariage… il n’y avait plus de mariage ! Pourtant, je n’ai eu aucun mauvais pressentiment le jour de notre union, comme peut-être certains d’entre vous ont pu le ressentir : cette petite voix qui vous dit « ce n’est pas le bon/la bonne », mais vous l’épousez quand même. Moi, j’y suis allée tête baissée, la fleur au fusil, la bouche en cœur, persuadée que c’était l’homme de ma vie !
Qu’est-ce qui me rend si sûre quand je vous annonce que votre/vos/mes relations n’étaient pas fondées sur l’amour ? Le fait que vous me lisiez ! Si ça avait été de l’amour, vous seriez encore ensemble et heureux. Si vous avez vécu une rupture, c’est que quelque chose clochait dans votre couple (j’exclus ceux qui ont fait quelque chose de moche à l’autre, qui est parti pour ça). Deux grandes raisons pour que l’autre parte : soit vous étiez son esclave (Desperado) et il a fini par vous mépriser, soit vous étiez son maître (Trou noir affectif) et il s’est lassé de donner sans jamais recevoir en retour ou si peu. Soit il est parti, sans être capable de vous expliquer pourquoi ou en pensant que vous étiez responsable de son mal de vivre. De toute façon, rendons-nous à l’évidence : l’autre a démissionné, il s’est détaché. Je ne peux pas écrire qu’il ne vous aime plus, puisqu’il ne vous a jamais aimé. Sait-il, savez-vous seulement ce que c’est, aimer ? Parce que si c’est ce que vous avez vécu jusque-là, voulez-vous vraiment recommencer ?
On ne peut pas aimer et « désaimer » à cette vitesse-là. Parfois même, vous avez obtenu un « je t’aime » la veille et un « je te quitte » le lendemain. Il/elle ne vous aimait pas vous, mais aimait plutôt l’idée d’être en couple. Cette idée, encore nourrissante la veille, ne l’est plus le lendemain. La dépendance émotive est une colle extra-forte qui peut pourtant se décoller sur un souffle d’air : l’autre peut rester collé à vous, quoi que vous lui fassiez, même lui nuire ou le détruire, puis peut se décoller à la vitesse grand « V » et vous quitter du jour au lendemain, sans raison particulière, avec un « je ne t’aime plus » pour justifier sa fuite, incapable de s’expliquer. Il ne savait pas très bien pourquoi il était dans cette relation et ne sait pas non plus pourquoi il en sort : il n’était bien ni avec vous, ni sans vous et pense que c’est vous le problème. Et vous le croyez ! D’où votre culpabilité. Le problème, c’était vous… deux ! Eh oui, c’est 50/50 de responsabilité autant pour la réussite d’un couple que dans l’échec.
Voilà, c’est fait, l’autre est parti, vous a quitté. Faites donc l’autopsie de cette relation pour savoir de quoi elle est morte : de dépendance affective et émotive. Ce n’est pas vous qui l’avez tuée, elle était déjà condamnée, dès votre première rencontre. Alors, êtes-vous prêt à ouvrir les yeux sur ce qui vous frappe et que vous pouvez régler ?
Les commentaires sont fermés.